Les mesures de protections intégrées ou "passives" sont utilisées dans les constructions les plus modernes. En ce qui concerne les tunnels, les mesures de protections passives contre l'incendie sont déterminées selon : le risque pour les voyageurs, la valeur potentielle des marchandises transportées et la valeur globale de l’ouvrage lui-même.
La directive européenne 2004/54/EC concernant la sécurité minimum exigée dans les tunnels du réseau routier Trans-Européen est entrée en vigueur en 2004. Cette directive a considérablement changé le contexte législatif de la sécurité dans les tunnels ainsi que les directives nationales dans presque tous les pays membres de l'UE.
Cette directive fut donc un pas en avant vers l'harmonisation des réglementations de sécurité et de protection incendie dans les tunnels en Europe, pour tendre vers une sécurité des usagers accrue et une sécurisation renforcée de la structure en cas d’incendie.
Bien qu'il n'existe pas de normes spécifiques British Standards pour la protection incendie des tunnels, beaucoup de recherches ont été menées ces dernières années en ce qui concerne le développement du feu et les températures associées. Un feu d'hydrocarbure se développera très rapidement et atteindra une température beaucoup plus élevée qu'un feu issu d'une matière moins inflammable. En Europe, on emploie communément deux courbes d’élévation de la température pour la conception des systèmes de protection incendie dans les nouveaux tunnels; RWS (RijksWaterStaat) et HCM (Hydrocarbures Modifiés - France).
Panneaux coupe-feu
Les panneaux coupe-feu ont été développés afin de créer une membrane protectrice, directement fixée à la structure ou à l'ossature en acier. Cette ossature peut être suspendue à la structure porteuse ou, selon la largeur du plafond, peut être simplement suspendue le long des parois du tunnel. Les panneaux sont vissés ou boulonnés au cadre en acier suspendu, permettant, en cas d'inspection, de les retirer. En cas de réhabilitation du tunnel, cette option est techniquement la plus adaptée.
Selon les exigences de construction des tunnels, les panneaux coupe-feu peuvent être revêtus d'une finition résistante aux atmosphères fortement chargées en soufre. Cette finition facilitera par ailleurs le nettoyage, augmentera la réflection de la lumière et protègera le béton des dépôts d'échappement, de salage etc.
Flocage
Les flocages se sont imposés comme une des méthodes les plus efficaces de protection contre l'incendie appliquées aux tunnels. Des composés minimisant l’effet des hydrocarbures sont introduits dans les flocages et permettent non seulement de sécuriser davantage la structure mais également de contribuer à une absorption acoustique renforcée.
Les flocages sont constitués d'un produit pré-mélangé en usine à base notamment de vermiculite et de ciment Portland. Le revêtement projeté monolithique obtenu résiste aux chocs thermiques générés lors d'un incendie d'hydrocarbures intense.
Les structures en béton revêtues de flocage seront protégées contre l'écaillage explosif.
Des épaisseurs types de 8mm (non renforcées) et de 15mm (renforcées) peuvent être réalisées et offrir un réel avantage lorsque la hauteur sous plafond est critique.
Selon les exigences de conception/design, le flocage peut être lissé à la truelle, et recevoir une couche de finition pour résister aux émanations de souffre typiques des tunnels. Cette finition facilitera également le nettoyage, augmentera la réflection à la lumière et protègera le béton des dépôts d'échappement, de salage etc.
